La censure du corps sur les réseaux sociaux

Une définition

Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre vie. Nous les consultons chaque jour : pour se détendre, pour passer le temps ou encore pour s’exprimer à travers des photos, des vidéos ou des publications. Malheureusement, la censure est extrêmement présente sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, YouTube et bien d’autres.

Qu’est-ce que la censure? La censure est une vérification faite par une autorité en fonction de valeurs au sujet de publications, d’émissions et de spectacles destinés à un public cible.  L’autorité se donne alors le droit d’autoriser ou d’interdire une diffusion totale ou partielle des propos présentés . (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/censure/14086)

Source : Voxpublic

Comment les réseaux sociaux censurent

On peut retrouver différentes formes de censure sur les réseaux sociaux.

Instagram

Par exemple, sur Instagram, une personne peut être victime de bannissement furtif (le « shadow ban« ) en raison de ses publications qui ne respectent pas les règles établies du réseau. Les personnes abonnées à ce compte ne verront donc plus les publications de la personne censurée.

Youtube

Sur YouTube, les vidéos seront démonétisées pour empêcher le créateur de contenu de recevoir de l’argent des publicités puisque sa vidéo enfreint les règles de la plateforme.

Le contenu qui sera principalement censuré sur ces plateformes est souvent en lien avec le corps, la sexualité ou encore l’identité de genre. De plus, les femmes seront plus censurées que les hommes, car leur corps à tendance à être beaucoup plus sexualisé.

Source: GQ.com

Exemple d’Éric André

Nous pouvons d’ailleurs le voir très clairement puisque Éric André, un nageur reconnu, avait publié une photo de lui complètement nu sur Instagram et il a fallu environ 18h avant que la photo soit retirée par cette plateforme pour non-respect des règles de la communauté.(http://www.gq.com/story/eric-andres-naked-penis-instagram)

En revanche, si une femme publie une photo d’elle avec les seins dénudés, c’est généralement une question de seconde avant que celle-ci soit retirée.

Source: Redbubble

Le mouvement Free the nipple 

Ce mouvement créé en 2012 à New York. Avant même que le problème de censure sur les réseaux soit apparu, il y avait déjà un double standard. Entre les mamelons des hommes et ceux des femmes depuis longtemps. Avec ce mouvement, les femmes voulaient avoir le droit de montrer leurs mamelons de la même façon que les hommes peuvent le faire dans leur quotidien.

Censure sur Instagram

Instagram, par exemple, va immédiatement retirer la photo d’une femme où l’on peut apercevoir ses mamelons. Cependant, si on voit ceux d’un homme, la photo sera conservée. Si les femmes désirent avoir une photo où elles peuvent voir leurs mamelons, elles doivent se censurer. En ajoutant quelque chose sur la photo pour les cacher. ( https://www.instagram.com/p/B7gsEJql3HS/

À l’époque, les femmes voulaient pouvoir se promener seins nus, sur une plage, sans être dévisagées. Aujourd’hui, le mouvement est toujours nécessaire, mais il se déplace sur les réseaux sociaux. Les règles des communautés des réseaux interdisent de montrer les mamelons d’une femme, même lors de l’allaitement.


Une censure sélective

Malgré le fait que les règles au sujet du contenu à caractère sexuel devraient être plus juste pour tous. Ce n’est pas le cas dans les réseaux sociaux et dans notre quotidien.

On peut observer qu’une personnalité avec un grand nombre d’abonnés ou encore une compagnie très reconnue, les deux types de créateurs de contenu ne seront pas victimes de censure de la même manière.(https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/moteur-de-recherche/segments/chronique/344010/nudite-censure-instragram-facebook-reseaux-sociaux-images-seins)

Playboy contre Julia Rose

Par exemple, la compagnie Playboy peut mettre des photos de femmes aux seins nus sur ses réseaux sociaux sans voir la photo retirée. Une mannequin reconnue de Los Angeles, Julia Rose, avait été bannie d’Instagram, puisque ses photos étaient contraires aux règles du réseau. Elle tenta alors de contester cette décision en affirmant que la compagnie Playboy publiait ce type de contenu. Il n’était pas censuré. 

Source: Playboy

On lui a répliqué alors de se créer un nouveau compte avec un nom plus masculin pour avoir moins de chance de se faire censurer ou bannir du réseau Instagram, (https://positivesexed.org/reseaux-sociaux-pourquoi-censure-t-on-la-sexualite/ ) reconnue de Los Angeles, Julia Rose, avait été bannie d’Instagram puisque ses photos étaient contraires à ses règles.

Elle tenta alors de contester cette décision. Elle a affirmé que la compagnie Playboy faisait ce type de contenu et qu’il n’était pas censuré.  On lui a répliqué alors de se créer un nouveau compte avec un nom plus masculin. Ainsi, elle a moins de chance de se faire censurer ou bannir du réseau Instagram. (https://positivesexed.org/reseaux-sociaux-pourquoi-censure-t-on-la-sexualite/ )

Liberté d’expression

On peut se demander si le fait de censurer des femmes sur l’exposition de leur corps peut être considéré comme une atteinte à la liberté d’expression. En effet,  plusieurs femmes utilisent leur corps pour faire passer des messages et non seulement exposé leur corps d’une façon érotique. En retirant ainsi des photos, on pourrait considérer cette façon de faire comme une atteinte à ce droit.

Loi contre la censure au Texas

D’ailleurs, la censure sur les réseaux sociaux fait aussi des remous au niveau politique. À titre d’exemple, au Texas, une loi contre la censure en fonction de leur opinion politique a été adoptée. Cette loi a pour but de favoriser la liberté d’expression au niveau politique et donc d’empêcher Facebook, Instagram, Twitter et autres de censurer ses usagers. (https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2021-09-09/une-loi-contre-la-censure-sur-les-reseaux-sociaux-adoptee-au-texas.php )

Si une telle loi peut être mise en place au niveau politique, peut-être qu’un jour, il sera possible de ne plus censurer les femmes qui veulent présenter leur propre corps comme elles le veulent bien, sans censure et sans tabou.

  • Rédigé par Elyane Bouchard et Elisabeth Adams dans le cadre du cours EDM1560 – Automne 2021 à l’UQAM.